Mes Frères, songez à l’hédonisme chrétien, par John Piper

Mes Frères, songez à l’hédonisme chrétien

Par John Piper[1] – Traduction par Clara Meschia

Préambule du Sarment : L’hédonisme (du grec ancien : ἡδονή / hēdonḗ, « plaisir » et du suffixe -ισμός / -ismós) est une doctrine philosophique grecque selon laquelle la recherche du plaisir et l’évitement du déplaisir constituent l’objectif de l’existence humaine. On y développe la motivation de l’activité économique par la recherche du maximum de satisfaction par le minimum d’efforts. Pour l’hédonisme, le plaisir est le bien unique et suprême dans la vie, et la recherche du plaisir représente la fin idéale de toute conduite. Dans la Grèce antique, deux importantes théories hédonistes furent exposées, les cyrénaïques et les épicuriens.

Lorsque Jésus avertit ses disciples qu’on pourrait leur couper la tête (Luc 21 :16), il les réconforta en leur promettant que, malgré cela, pas un cheveu sur leur tête ne périrait (v. 18).

Lorsqu’il les avertit que le fait d’être disciple signifiait l’abnégation et la crucifixion (Marc 8 :34), il les consola en leur promettant que « Celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’évangile la sauvera » (v.35).

Lorsqu’il leur ordonna de tout quitter pour le suivre, il leur garantit qu’ils recevraient « au centuple, présentement…avec des persécutions, et, dans les siècles à venir, la vie éternelle. » (Marc 10 :28-31).

Si nous devons tout vendre, nous le faisons dans la joie car le champ que nous souhaitons acheter contient le trésor caché (Matt. 13 :44).

Commentaire du Sarment : Dans ces trois exemples, l’auteur fait sans doute allusion à la joie de la foi, et il est sans doute utile de bien le préciser. Exemple : Moïse a préféré la captivité avec ses frères, que de jouir des avantages de sa situation auprès de Pharaon. Sur le plan naturel, il en a résulté pour lui une perte, mais dans la perspective spirituelle, future, il savait qu’il faisait le bon choix, un investissement dans les trésors qui sont dans le ciel.

Dans le domaine naturel, cette sorte de choix peut produire un état de joie[2], mais on ne peut pas considérer (ni enseigner) que la vie chrétienne normale DOIVE se dérouler dans la joie, car ce serait une réduction de la vérité. On remarque en effet que la Parole de Dieu peut avoir à nous encourager, dans des circonstances (multiples) où la joie est absente, en dépit de l’obéissance et de la foi : « Mes frères, regardez comme un sujet de joie complète les diverses épreuves auxquelles vous pouvez être exposés, sachant que l’épreuve de votre foi produit la patience…» (Jacques 1/2), ou encore : «Réjouissez-vous, au contraire, de la part que vous avez aux souffrances de Christ, afin que vous soyez aussi dans la joie et dans l’allégresse lorsque sa gloire apparaîtra » (1 Pierre 4/13-16). De même, le Seigneur nous apprend que le rejet de ceux qui suivent le Seigneur doit être considéré comme un privilège, en dépit des souffrances occasionnées : «Heureux serez-vous, lorsque les hommes vous haïront, lorsqu’on vous chassera, vous outragera, et qu’on rejettera votre nom comme infâme, à cause du Fils de l’homme!» (Luc 6:22).

Ainsi, pour John Piper, l’hédonisme chrétien, c’est la joie de la foi. Mais alors pourquoi cette redéfinition de ce qui était bien connu, et l’association de ce terme emprunté au paganisme, au monde des hommes et des philosophies sans Dieu ?

Lorsque je parle d’hédonisme chrétien, je ne dis pas que notre bonheur est le bien suprême. Je dis que la quête du bien suprême résultera toujours en notre bonheur.

Commentaire du Sarment : Alors ce n’est pas de l’hédonisme chrétien, c’est tout simplement de la foi et de l’amour de Dieu ! Pourquoi paganiser le concept ? Car effectivement, la quête de Dieu, la crainte de l’Éternel, résultera toujours en notre bonheur. Mais pas l’hédonisme chrétien. L’hédonisme chrétien est un concept païen qu’on a vidé de tout ce qui est incompatible avec la foi, puis dans lequel on a intégré les principes de la foi, de la joie de l’Esprit, pour servir un nouveau cocktail supposément biblique.

La démarche est contestable spirituellement et philosophiquement. L’hédonisme possède deux faces : la première est la recherche du plaisir comme principe essentiel de l’existence, et John Piper réinterprète un certain nombre de références bibliques pour le justifier. Mais la seconde face est plus problématique : c’est la défiance de la souffrance, ce qui est une démarche fondamentalement antichrist. Et l’auteur n’en parle jamais. Car si le vrai christianisme ne doit pas chercher la souffrance, il ne doit pas non plus chercher à l’éviter, faute de quoi il perdrait toutes les chances de conserver son caractère.

Mais tous les chrétiens croient cela. L’hédonisme chrétien dit autre chose encore, à savoir, que nous DEVONS rechercher le bonheur de toute notre force.

Commentaire du Sarment : Ce n’est pas ce que dit la Bible, qui encourage l’homme à chercher Dieu, et non pas le bonheur ou la félicité (qui est une quête assimilée au terrestre, dans le Nouveau Testament). Même s’il est vrai qu’en trouvant Dieu, on trouve le vrai bonheur (si toutefois on accepte de renoncer à faire de Dieu l’instrument de notre accomplissement personnel).

Le désir d’être heureux est un motif juste pour toute bonne action, et si vous abandonnez la quête de la félicité pour vous-même, vous ne pouvez satisfaire Dieu. (non souligné dans l’original)

Commentaire du Sarment : La Bible dit que «nous sommes sauvés en espérance»[3], ce qui ouvre un espace d’incertitude possible dans l’obtention des choses promises, recherchées. Dieu a fait des promesses, mais il doit demeurer parfaitement souverain. La quête de la félicité pour soi-même peut donc être déçue.

L’encouragement (l’enseignement) qui consiste à dire : «cherchez le bonheur pour vous-même, Dieu agréé cela (il est même impossible de Le satisfaire en-dehors de cette attitude)» n’est pas conforme aux enseignements des auteurs du Nouveau Testament, qui ne faisaient aucun cas d’eux-mêmes, de leur vie[4], de leurs ambitions au bonheur, de la réussite de leur destin[5], renonçant à tout pour rester avec Christ, pour gagner Christ, même dans le dénuement complet.

Ce qui est intéressant dans ce message de la justification de la recherche du bonheur (de la joie, du plaisir), c’est qu’il n’a pas besoin d’être forcément chrétien. Il est universel. L’homme est le but, et Dieu est le moyen pour l’atteindre. C’est de l’humanisme arrangé à la sauce chrétienne. En réalité, Dieu cherche à entraîner chaque croyant à considérer qu’Il est le But parce que fondamentalement nous devons tous découvrir qu’Il est le seul qui existe vraiment. Nous ne sommes que parce qu’il est. Nous vivons, mais Lui Il existe, de toute éternité. La notion du bonheur tel que nous l’entendons ne peut que se dissiper devant la gloire de sa lumière éternelle.  

L’hédonisme chrétien vise à remplacer une morale kantienne par une morale biblique. Emmanuel Kant, le philosophe allemand mort en 1804, était le plus fervent défenseur de la notion selon laquelle la valeur morale d’un acte diminue d’autant que nous tentons d’en tirer profit. Un acte est bon si l’auteur est « désintéressé ». Faire le bien devrait être une fin en soi. Toute recherche de félicité ou de récompense corrompt l’acte.

Commentaire du Sarment : La Bible montre qu’il n’y a pas d’acte bon en dehors de Christ[6]. Tout ce qui sort de l’Homme, bien ou mal, porte la marque du péché. C’est pourquoi l’Homme sans Christ est mort pour Dieu. Peu importe qu’il se réclame de Kant ou d’Edwards.

En dehors de la régénération, le vieil homme, même chrétien, même évangélique, demeure frappé de condamnation et de mort spirituelle, de stérilité, d’absence de la vraie vie, et tous ses actes, portent la marque de la corruption. Y compris son service religieux. Ainsi, tout, absolument tout ce qui a trait à l’humain, au terrestre, évolue dans la sphère de l’intérêt propre, c’est pourquoi Christ propose sa nature céleste à l’Homme régénéré : afin de sortir de ce cycle, et épouser Son intérêt, celui de l’amour de l’évangile. Finalement, John Piper voudrait faire perdurer un système qui tourne toujours autour de l’intérêt propre de la créature : «la quête de la félicité pour soi-même» ! On peut effectivement citer des passages bibliques qui peuvent évoquer cette idée. Mais c’est très inférieur à la vision spirituelle de Paul, par exemple.

A l’encontre de cette morale kantienne (qui passe pour être celle des chrétiens depuis trop longtemps !), nous devrions saluer sans complexe une morale biblique hédoniste. Jonathan Edwards, qui mourut lorsque Kant avait 34 ans, exprima cette idée de la façon suivante dans l’une de ses premières résolutions : « Je suis résolu à essayer d’obtenir le plus de bonheur possible dans l’autre monde, avec toute la puissance, la force, la véhémence, voire la violence dont je suis capable, ou que je puis exercer, quelle qu’en soit la manière. »

C.S. Lewis a présenté les choses de la façon suivante dans une lettre adressée à Sheldon Vanauken : « Comme vous le savez, il incombe à chaque chrétien d’être le plus heureux possible. »

Flannery O’Connor exprime son opinion sur l’abnégation ainsi : « Toujours renoncer à un bien médiocre pour un meilleur ; le contraire est péché. Imaginez-moi avec mes longues dents en quête de félicité – partie sur les traces du bonheur, armée de surcroît car la quête est hautement dangereuse. »

Selon la notion kantienne la joie que nous procure de manière involontaire notre action est acceptable. Mais toutes ces personnes (y compris moi-même) recherchent activement la joie. Nous rejetons l’idée qu’un comportement moral désintéressé soit possible, voire même souhaitable. C’est impossible, car la volonté n’est pas autonome ; elle penche toujours vers ce qui est perçu comme susceptible de procurer le plus de bonheur (Jean 8 :34 ; Rom. 6 :16 ; 2 Pierre 2 :19).

Pascal avait raison d’affirmer que (Pensée 250) : « Tous les hommes, sans exception, sont à la recherche du bonheur. Ils visent tous cet objectif quels que soient les moyens mis en œuvre pour y parvenir…Cet objectif guide la moindre de leurs actions. C’est le but de toutes les actions de tous les hommes, même ceux qui envisagent le suicide. »

Mais, non seulement la morale désintéressée (faire le bien sans autre intérêt) est-elle impossible ; elle est indésirable. En effet, elle est contraire aux préceptes bibliques ; signifiant que plus un homme deviendrait bon, plus il serait difficile pour lui d’agir de façon morale. Selon les Ecritures, un homme bon n’est pas celui qui n’aime pas faire le bien mais se force à le faire par devoir. Un homme bon aime la bonté (Michée 6 :8) et trouve son plaisir dans la loi de l’Eternel (Ps. 1 :2). Mais comment un tel homme peut-il faire un acte de bonté de façon désintéressée ? Plus l’homme est bon, plus l’obéissance lui procure de joie.

Commentaire du Sarment : Affirmer que la morale désintéressée est impossible est bibliquement juste. Mais affirmer qu’elle est indésirable pourrait être mal compris. En effet, Dieu nous encourage à la perfection[7], et c’est dans ce but que la Loi a été donnée aux hommes. Même si nous voyons l’apôtre Paul confesser d’une certaine manière qu’il n’y a pas atteint (à la perfection ou à une morale désintéressée), nous l’entendons nous dire qu’il déploie tous ses efforts, toute son intensité, à chercher à la saisir[8]. De même, l’épître de Pierre nous exhorte à aller en direction de la perfection[9]. Il n’est donc pas juste de dire qu’un état moral désintéressé est indésirable. Il est peut-être inatteignable, mais pas indésirable. L’Homme a besoin d’un objectif qui soit inaccessible, faute de quoi il est déjà dieu !

Kant admire celui qui donne de façon désintéressée. Dieu aime celui qui donne avec joie (2 Cor. 9 :7). Le devoir désintéressé déplait à Dieu. Sa volonté est que faire le bien soit notre délice et que nous le fassions avec la certitude que notre obéissance nous procure, et augmente, la joie d’être auprès de Dieu.

Je voudrais bannir de nos églises (non souligné dans l’original) cette notion selon laquelle toute vertu nécessite l’accomplissement stoïque du devoir – l’idée que le bonheur advient comme résultat de l’obéissance mais n’en est pas la motivation. La Bible est pleine de promesses qui ne sont pas annexées correctement comme résultats non-motivés, mais qui visent, de façon claire, courageuse et hédonistique, à motiver notre comportement.

Commentaire du Sarment : L’ambition de l’auteur apparaît brièvement ici : «je voudrais bannir de nos églises…», et, pourrait-on ajouter «je voudrais importer dans nos églises»…

Ce qui différencie la morale biblique de l’hédonisme matériel n’est pas que la morale biblique est désintéressée, mais qu’elle est intéressée par des choses largement plus grandes et plus pures. Voici quelques exemples :

Luc 6 :35 dit, « Mais aimez vos ennemis, et faites du bien, et prêtez sans en rien espérer; et votre récompense sera grande. » Remarque : 1) Nous ne devrions jamais être motivés par une autoglorification matérielle (« n’attendez rien en retour ») ; mais 2) On nous donne la force de supporter la perte dans l’amour par la promesse d’une récompense future.

Encore, dans Luc 14 :12-14 : « Quand tu fais un dîner ou un souper, n’appelle pas tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni de riches voisins; de peur qu’eux aussi ne te convient à leur tour, et que la pareille ne te soit rendue. Mais, lorsque tu donnes un festin, invite des pauvres… et tu seras bienheureux, car ils n’ont pas de quoi te rendre la pareille: car la pareille te sera rendue en la résurrection des justes. » Remarque : 1) Ne fais pas de bonnes actions pour des avantages matériels ; mais 2) Fais-les pour des bénéfices spirituels et divins.

Mais l’adepte de Kant dira, « Non, non. Ces textes n’expliquent que la récompense qui résultera d’une action désintéressée. Ils ne nous enseignent-pas à rechercher la récompense. »

Deux réponses : 1) C’est de la très mauvaise pédagogie que de dire, « Prends ce médicament et je te donnerai un sous », si vous pensez que le désir du sous compromettra la prise du médicament. Mais Jésus était un maître sage, non un imbécile. 2) Plus important encore, il existe des textes qui ne recommandent pas simplement mais qui commandent de faire le bien dans l’espoir d’une bénédiction future. Luc 12 :33 dit, « Vendez vos possessions, et distribuez l’aumône ; équipez-vous de moyens qui ne vieillissent pas, avec un trésor au paradis qui ne disparaît pas. »

Le lien ici entre l’aumône et la possession d’un trésor éternel au paradis n’est pas le simple résultat mais l’objectif : « Que ton objectif soit d’avoir des trésors au paradis, et pour y parvenir tu dois vendre tes possessions et distribuer l’aumône. »

Encore selon Luc 16 :9 : « Faites-vous des amis avec les richesses injustes, afin que, quand vous viendrez à manquer, vous soyez reçus dans les tabernacles éternels. » Luc ne dit pas que le résultat d’une bonne utilisation des possessions est d’être reçu dans les tabernacles éternels. Il dit « Que votre objectif soit de garantir un tabernacle éternel par la façon dont vous gérez vos possessions. »

C’est pourquoi il faut rejeter résolument la morale kantienne, que ce soit sur les bancs de l’église ou lors du prêche. Sur les bancs, le cœur même de la vénération est déchiré par la notion qu’elle peut être envisagée comme devoir. La vraie dévotion implique deux attitudes possibles : soit le Délice de l’Eternel, soit la repentance de ne pas l’éprouver.

Dimanche à 11 heures du matin, Hébreux 11 :6 entame le combat avec Emmanuel Kant. « Il est impossible de lui plaire sans foi. Quiconque s’approchera de Dieu doit croire en sa présence et au fait qu’Il récompense ceux qui le recherchent. » Vous ne pouvez pas plaire à Dieu si vous ne venez pas vers lui comme personne qui récompense. De ce fait, Dieu aime la vénération, la quête hédonistique de Dieu en présence duquel se trouve la joie totale et dont les mains délivrent les plaisirs à jamais (Ps. 16 :11).

Et mes frères, quelle différence cela fera-t-il lors de la prêche si nous sommes des hédonistes chrétiens et non plus des commandants du devoir kantiens !

John Broadus avait raison lorsqu’il a dit, « Le ministère peut légitimement appeler à un désir de bonheur et à son équivalent néfaste, l’angoisse du bonheur. Ces philosophes qui insistent sur le fait que nous devons toujours agir bien simplement car c’est la bonne chose à faire ne sont nullement des philosophes, car ils sont soit grossièrement ignorants de la nature humaine ou complaisants envers de simples spéculations fantaisistes » (Sur la préparation et la délivrance de sermons, p. 117).

Nous, les hédonistes chrétiens, savons que chaque auditeur est en quête de bonheur. Et nous ne lui dirons jamais de nier ou de réprimer ce désir. Nous lui expliquerons comment étancher sa soif d’âme. Nous dépeindrons la gloire de Dieu avec de somptueuses couleurs rouges, jaunes et bleues ; et l’enfer nous peindrons avec des ombres grises enfumées.

Nous rallierons nos efforts auprès du Saint Esprit afin de persuader notre peuple de : « regarder l’opprobre de Christ comme une richesse plus grande que les trésors de l’Egypte » (Héb. 11 :26) ; qu’il est plus heureux de donner que de recevoir (Actes 20 :35) ; de regarder toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ notre Seigneur, pour lequel il a renoncé à tout, et de les regarder comme de la boue, afin de gagner Christ (Phil. 3 :8) ; que Jésus leur a dit ces choses, afin que sa joie soit en eux, et que leur joie soit parfaite (Jean 15 :11) ; que s’ils font de l’Eternel leurs délices, il leur donnera ce que leur cœur désire (Ps. 37 :4) ; que c’est, en effet, une grande source de gain que la piété avec le contentement (1 Tim. 6 :6) ; et que la joie de leur Seigneur est leur force (Néh. 8 :11).

Nous n’essaierons nullement d’encourager leur ministère par des appels au devoir kantien. Nous leur rappellerons juste que Jésus, en vue de la joie qui lui était réservée, a souffert la croix (Héb. 12 :2), et qu’Hudson Taylor, à la fin d’une vie pleine de souffrance et d’épreuves, a dit, « Je n’ai jamais fait un sacrifice » (Le secret spirituel d’Hudson Taylor, p.30).

Commentaire du Sarment : Oui, nous savons bien (et surtout dans cette époque troublée de la fin) que plus que jamais, la société est en quête de bonheur. Elle l’a toujours été, mais l’inconscient collectif n’a jamais été autant sollicité par la quête du bonheur personnel, l’égocentrisme, l’individualisme, la recherche du plaisir immédiat, … Il est donc normal que dans l’Église, on fasse entrer l’hédonisme en le parant de toutes les vertus spirituelles chrétiennes. Afin qu’il puisse recevoir l’offrande qu’il lui revient.

Dans les générations précédentes, le christianisme a résonné d’enseignements et d’appels à la sainteté, à la défiance du monde, à l’évangélisation des perdus. L’âme était élevée vers le ciel, pas ramenée sur la terre. Les réveils qui se sont produits ont toujours été précédés de temps de repentance intenses, qui provoquaient des expériences transformatrices de la croix, où les vies toutes entières étaient changées. On entendait des enseignements radicaux sur la séparation du monde et du péché, qui était totalement dénoncé, dans tous les compartiments de l’âme et de l’esprit, parce qu’une grande lumière éclairait. Mais aucun réveil ne s’est jamais annoncé par la recherche du plaisir, de la joie comme motivation de la foi et de la découverte du Seigneur. On parlait de Christ et de se donner corps et âme à sa personne, sans rien attendre en retour que la promesse de la vie éternelle, en abandonnant tout à ses pieds, mais on ne parlait pas d’hédonisme chrétien, ni d’assumer sa recherche personnelle du bonheur. Cela aurait passé pour une iniquité, une grave compromission avec l’esprit du siècle. Aujourd’hui, face à de tels enseignements, le monde chrétien se divise. Mais demain, il tombera dans le panneau comme un seul homme. C’est par cette sorte d’aménagements philosophico-doctrinaux que l’apostasie pénètre profondément dans l’Église. Et à mesure qu’elle avance, les enseignements deviennent de plus en plus agréables aux oreilles des chrétiens-consommateurs, dont l’ignorance spirituelle augmente à mesure que leur engagement et leur consécration diminue. La culture chrétienne n’a jamais été aussi riche, tandis que la pauvreté spirituelle gagne, et que la force de la piété disparaît.

2 Timothée 4/1 à 5 : « Je t’en conjure devant Dieu et devant Jésus-Christ, qui doit juger les vivants et les morts, et au nom de son apparition et de son royaume, prêche la parole, insiste en toute occasion, favorable ou non, reprends, censure, exhorte, avec toute douceur et en instruisant. Car il viendra un temps où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine; mais, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule de docteurs selon leurs propres désirs, détourneront l’oreille de la vérité, et se tourneront vers les fables. Mais toi, sois sobre en toutes choses, supporte les souffrances, fais l’oeuvre d’un évangéliste, remplis bien ton ministère».

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[1] http://fr.gospeltranslations.org/wiki/Mes_Frères,_songez_à_l’hédonisme_chrétien

[2] Hébreux 10:34 : « vous avez accepté avec joie l’enlèvement de vos biens, sachant que vous avez des biens meilleurs et qui durent toujours», Actes 5/41 : « Les apôtres se retirèrent de devant le sanhédrin, joyeux d’avoir été jugés dignes de subir des outrages pour le nom de Jésus»

[3] Romains 8/24 : « Car c’est en espérance que nous sommes sauvés. Or, l’espérance qu’on voit n’est plus espérance: ce qu’on voit, peut-on l’espérer encore?»

[4] Actes 20/24 : « Mais je ne fais aucun cas de ma vie, ni ne la tiens pour précieuse à moi-même, pourvu que j’achève ma course, et le service que j’ai reçu du Seigneur Jésus pour rendre temoignage à l’évangile de la grâce de Dieu».

[5] Philippiens 3/7 : «Mais ces choses qui étaient pour moi des gains, je les ai regardées comme une perte, à cause de Christ. 8Et même je regarde toutes choses comme une perte, à cause de l’excellence de la connaissance de Jésus-Christ mon Seigneur, pour lequel j’ai renoncé à tout, et je les regarde comme de la boue, afin de gagner Christ…»

[6] Luc 18/19 : « Jésus lui répondit: Pourquoi m’appelles-tu bon? Il n’y a de bon que Dieu seul», Romains 7/18 : «Ce qui est bon, je le sais, n’habite pas en moi, c’est-à-dire dans ma chair: j’ai la volonté, mais non le pouvoir de faire le bien», Esaïe 64/6 : «Nous sommes tous comme des impurs, Et toute notre justice est comme un vêtement souillé; Nous sommes tous flétris comme une feuille, Et nos crimes nous emportent comme le vent».

[7] Matthieu 5/48 : « Soyez donc parfaits, comme votre Père céleste est parfait».

[8] Philippiens 3/12 à 14 : «Ce n’est pas que j’aie déjà remporté le prix, ou que j’aie déjà atteint la perfection; mais je cours, pour tâcher de le saisir, puisque moi aussi j’ai été saisi par Jésus-Christ. Frères, je ne pense pas l’avoir saisi; mais je fais une chose: oubliant ce qui est en arrière et me portant vers ce qui est en avant, je cours vers le but, pour remporter le prix de la vocation céleste de Dieu en Jésus-Christ»

[9] 2 Pierre 1/5 à 11 : « à cause de cela même, faites tous vos efforts pour joindre à votre foi la vertu, à la vertu la science, à la science la tempérance, à la tempérance la patience, à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, à l’amour fraternel la charité. Car si ces choses sont en vous, et y sont avec abondance, elles ne vous laisseront point oisifs ni stériles pour la connaissance de notre Seigneur Jésus-Christ. Mais celui en qui ces choses ne sont point est aveugle, il ne voit pas de loin, et il a mis en oubli la purification de ses anciens péchés. C’est pourquoi, frères, appliquez-vous d’autant plus à affermir votre vocation et votre élection; car, en faisant cela, vous ne broncherez jamais. C’est ainsi, en effet, que l’entrée dans le royaume éternel de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ vous sera pleinement accordée».

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