Le karma d’Ivo Sasek, par Jean-Louis Bulté

Non, ce n’est pas la vision de quelque moine Lama tibétain mais le titre du dernier film d’Ivo Sasek, enseignant itinérant (et néanmoins implanté en Suisse) connu pour sa conception de l’O.C.G («Organische Christus-Generation» : Génération Organique du Christ) et ses évaluations spirituelles sans lesquelles – paraît-il – vous ne pouvez faire grands progrès spirituels.

Le film «  Karma » m’a été envoyé gracieusement il y a maintenant quelques mois  et je crois qu’il est utile de partager ici quelques  remarques que je laisse bien sûr à l’appréciation de chacun. Tout d’abord, le titre en lui-même : pourquoi avoir choisi  ce terme qui pour le moins ne sonne pas très évangélique, et que l’on ne trouve nulle part dans le Nouveau Testament, ni même dans toute la Bible ? Le dictionnaire Larousse donne cette définition : « Principe fondamental reconnu par les trois grandes religions indiennes et reposant sur la conception de la vie humaine comme maillon d’une chaîne de vies (samsara), chaque vie particulière étant déterminée par les actions de la personne dans la vie précédente».

Le karma désigne la somme des actes qu’un être accomplit au cours de ses vies passées, présentes et futures et qui le rendent prisionnier de son destin. C’est un notion centrale de la religion hindouiste. Cet emprunt d’un mystère ésotérique ne doit sans doute pas au hasard ; pour ceux qui ont eu l’occasion de lire les écrits de monsieur Sasek, rien de très surprenant : des notions comme celle de la psyché globale, dont il est le concepteur, et dans laquelle les chrétiens doivent rentrer n’est pas moins ambigüe.

Quant à la trame du film, je dois dire que là encore, il y a surprise : l’objectif est semble-t-il de mettre en évidence l’effet néfaste et des plus dangereux des ondes émises par les antennes-relais, et celles émises par nos téléphones portables, devenus omniprésents dans notre monde occidental du 21ème siècle. Le scénario décrit ensuite une guéguerre entre un magnat des portables de la téléphonie et une farouche opposante (interprétée par son épouse à la ville) qui a perdu toute sa famille suite à des maladies causées par les ondes mortelles produites par une antenne-relais.

Il est bien possible que ces ondes soient effectivement nocives (à la longue, et lors d’expositions excessives) mais il reste à en définir le degré de dangerosité. M. Sasek a fait le choix (il est ici le scénariste et le metteur en scène) de la diabolisation totale. Et le spectateur est entraîné dans une disproportion qui conduit le scénario de ce film jusque dans le grotesque. Car il postule finalement pour une destruction de toutes les antennes-relais et pour que nous nous efforcions de nous passer de l’utilisation de tout téléphone portable. Dans ce cas, disons-le, autant nous retirer dans des terres lointaines, isolées de toute ces basses fréquences si dangereuses pour notre cerveau. Mais pourquoi ne pas mettre l’accent également sur les méfaits des gaz polluants, de ceux de nos voitures, de nos climatisations ? des particules contenues dans l’air que nous respirons, de ces pesticides et insecticides qui arrosent nos champs d’année en année ? de ces protéines toxiques provenant de l’utilisation de l’huile de palme, de plantes transgéniques ? Faut-il que tous les chrétiens soient amenés à manger Bio ? Il faudrait d’abord avoir le porte-monnaie pour et s’assurer que le Bio est vraiment Bio, surtout quand l’agriculteur voisin traite ses champs avec un léger vent et que des pluies acides tombent sur l’ensemble des futures récoltes !!!

Si nous voulons jouer à ce « petit jeu » nous n’avons pas fini. La vérité nous appelle à être logique et cohérent. Si nous voulons dénoncer un danger, il faut tous les dénoncer et sortir de ce monde si souillé et si pollué à tous égards… et il faudrait que celui qui nous y exhorte avec tant de zèle le fasse en premier, et s’exile à un pôle de son choix !

Pour ce qui est maintenant de la teneur spirituelle du film, je suis resté sans voix ; car déployer tant de moyens et d’efforts pour une comédie aussi grotesque, c’est à pleurer. Il devient rapidement difficile d’aller au bout de cette production, et de tout regarder, tant certains passages sont ni plus ni moins une parodie des vérités bibliques. Une scène se déroulant par exemple avec où des anges habillés en garçons de café est tout à fait pathétique. Un clown qui tient entre ses mains ce qui est censé représenter le livre de vie constitue à mes yeux une représentation qui est quasi-blasphématoire. On nous montre une parodie de jugement avec une balance qui évalue les œuvres de chacun, ce qui est une méprise sur la réalité du jugement qui interviendra. Il y aurait encore tant de choses effarantes à relever que je préfère en rester là car c’est déjà suffisant pour réaliser qu’il y a dans tout cela un grand désordre qui ne saurait glorifier le Dieu trois fois saint.

Ce film n’a fait en réalité que conforter les doutes que j’avais concernant la nature et l’influence des enseignements d’Ivo Sasek et j’invite ceux qui liront ce commentaire à passer au crible de la Parole de Dieu les écrits de monsieur Sasek. Je perçois un réel danger, bien au-delà de ce film, et une influence qui n’est pas celle du Seigneur Jésus-Christ. Et mon cœur saigne d’apprendre que des milliers de frères et sœurs aient pu se laisser séduire par les discours de cet homme. Bien-aimés en Jésus, il est temps d’ouvrir les yeux !

Dans l’amour de Celui qui est la vérité par excellence, et qui nous a donné de recevoir l’Esprit de vérité pour nous conduire dans toute la vérité,

votre frère Jean-Louis Bulté.

 Article «un nouvel avertissement» (ici en anglais)
Article «Ivo Sasek avertissement 1” (en anglais : A ministry in danger)

Article «Ivo Sasek est-il parmi les faux christs?»

1 comments On Le karma d’Ivo Sasek, par Jean-Louis Bulté

  • Les fruits de la mégalomanie finiront par devenir évidents aux yeux de tous. C’est inéluctable. Monsieur Sasek est ambitieux et comme beaucoup de guides spirituels isolés, il a une approche culturelle très personnelle, et un goût prononcé pour la mise en scène.

    Il est mû non seulement par une grande ambition, mais par un désir de revanche sur le monde chrétien qui l’a rejeté. Désormais il possède son propre bouquet TV : la SasekTV, ce qui va lui permettre malheureusement de mieux communiquer ses concepts hasardeux, principalement sur le monde germanophone.
    Et toujours davantage de moyens seront investis dans des projets dans une course vers l’acquisition de la reconnaissance de son élection et de sa messianité. Mais comme dit l’aphorisme : quand on suit une mauvais route, plus on marche vite, et plus on s’égare (Denis Diderot).

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