Témoignage H. E. Alexander

« Dieu est fidèle, Lui qui vous a appelés à la communion de Son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur« .  1 Corinthiens 1, 9.

Dieu m’a sauvé par grâce dès ma jeunesse, m’ayant donné de m’approprier par la foi la parole qu’Il m’a communiquée en ce jour mémorable : « Tout ce que le Père me donne viendra à moi, et Je ne mettrai pas dehors celui qui vient à moi » (Jean 6, 37).   Après bien des années, je désire une fois de plus Lui rendre grâces et louer Son nom, en affirmant  que Celui qui m’a appelé alors à la communion de Son Fils, a été fidèle. A Lui soit toute le gloire!   Dès l’instant où l’homme accepte Jésus-Christ comme son Sauveur en se convertissant à Lui, il reçoit la vie éternelle : c’est la nouvelle naissance. Mais cette vie doit vaincre en nous. La communion avec notre Sauveur ne fait que commencer. C’est la première lueur de l’aube qui doit grandir jusqu’au jour parfait.
La Parole de Dieu est claire à cet égard : le jeune chrétien est d’abord un bébé en Christ (Galates 4, 19), puis un enfant (Romains 8, 15). Ensuite, il devient un jeune homme (1 Jean 2, 14), et enfin un homme fait (Ephésiens 4, 13). Tel est le plan divin conformémént à la loi de l’Esprit de vie qui est en Jésus-Christ (Romains 8, 2), dans lequel Il nous fait entrer dès notre conversion.  La croissance spirituelle, ou sanctification, est l’effet de la présence du Saint-Esprit dans le coeur de celui ou de celle qui croit (Ephésiens 1, 13)…

Beaucoup de jeunes chrétiens l’ignorent, parce qu’on ne le leur dit pas. Faute des connaissances élémentaires, ils se découragent; quand vient la difficulté, ils sombrent ou se laissent prendre par les efforts intéressés des sectes d’erreur; celles-ci prolongent les lignes de certaines vérités de la Parole de Dieu au détriment de l’ensemble de la saine doctrine, et le font jusqu’à déraisonner.  La ligne de conduite de tout jeune chrétien est nettement tracée par la Bible : « Ainsi donc, comme vous avez reçu le Seigneur Jésus-Christ, marchez en Lui, étant enracinés et fondés en Lui, et affermis par la foi, d’après les instructions qui vous ont été données, et abondez en actions de grâces » (Colossiens 2: 6-7).

Ma conversion fut un acte aussi simple que précis. Elle fut amenée par un choc, un réveil à la réalité produit par une lettre de mon père qui, interrompant la quiétude d’un long séjour chez une tante à Genève, m’écrivait que le moment était venu de rentrer à Edimbourg et d’y gagner ma vie dans une banque. Je ne regimbais pas contre l’autorité paternelle, mais contre la profession qui m’était proposée. Ma tante me fit lire Esaïe 1: 19 dans la version Ostervald : « Si vous obéissez volontairement, vous mangerez le meilleur du pays », puis me proposa d’aller méditer cette parole dans ma chambre. Ensuite elle m’envoya un billet m’invitant à m’entretenir avec elle le soir même.  Déjà travaillé par l’Esprit de Dieu (j’avais renoncé au tabac la semaine précédente, sentant que cela devenait une chaîne), je compris que je devais me soumettre à mon père, et quand, le soir, ma tante me lut Jean 6, 37, je discernai la voix-même de mon Sauveur dans ces paroles de la Bible, et je crus qu’en venant à Lui, Il ne me repousserait pas, mais m’accepterait comme Son enfant . Et Il le fit!
C’était l’exaucement des prières de ma chère mère. J’avais déjà remarqué plus d’une fois son inquiétude à mon sujet, inquiétude justifiée par ma vie mondaine et la façon dont je m’éloignais toujours plus volontiers du foyer familial.  Ma conversion eut pour effet immédiat de me remplir de la paix de Dieu tant à l’égard de mon passé que de mon avenir; mon péché était pardonné et mon avenir remis entre les mains de mon Sauveur. Je compris que le Père céleste m’appelait à la communion de Son Fils par la seule voie possible : d’une part Il me donnait réellement la force de faire demi-tour à l’égard de ma vie passée, et d’autre part Il me convainquait de l’entière suffisance de l’oeuvre expiatoire de mon divin Substitut mort pour mes péchés et ressuscité pour ma justification (Romains 4, 25). J’en reçus l’immuable certitude.
Dès cet instant-même, la merveilleuse fidélité de Dieu a commencé à se manifester dans ma vie. Elle n’a cessé de m’entourer et de me prouver son origine: Le Père des lumières chez lequel il n’y a ni changement ni ombre de variation (Jacques 1, 17). Le monde entier deviendrait incrédule, que les pierres même crieraient : « Rien ne peut alterer la fidélité de Dieu »! Et je voudrais le proclamer moi-même : Dieu est fidèle, dans toutes les directions et dans toutes les circonstances. Sa Parole l’affirme, et mon humble expérience me l’a confirmé… au cours de toute ma vie chrétienne.
Immédiatement je fus mis à l’épreuve. Le lendemain matin, au lieu de me réveiller dans la joie, une lourde tristesse m’envahissait. Des doutes m’assaillaient. Je me disais: Tu es moins heureux dans ta vie chrétienne que dans ta vie mondaine ». Dieu savait pourquoi je devais faire cette expérience.  Je partis faire une course au Salève. Aux Treize -Arbres, je me trouvais en face d’une mer de brouillard dont émergeait toute la chaîne des Alpes étincelantes de neige; la vallée de l’Arve semblait un bras de mer s’enfonçant au loin dans les montagnes. Et je me disais: « Toute cette beauté te rend cette paix divine que tu goûtais hier soir et que tu as tellement besoin de sentir ». Mais peu après, à mesure que je redescendais dans la plaine, c’était comme si le brouillard qui m’entourait enveloppait de nouveau mon esprit. Je savais que j’étais converti, mais je n’en avais plus réellement l’assurance, ni la paix, ni la joie.
Dieu voulait m’enseigner par cette expérience, et d’une manière définitive, que la certitude et l’assurance de mon salut ne devaient pas dépendre d’un sentiment de joie ou de paix que j’éprouverais, mais de ce que Dieu a dit.

En entrant dans ma chambre, je lus Luc 22, 31-32. « Le Seigneur dit: Simon, Simon, Satan vous a réclamés, pour vous cribler comme le froment. Mais j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille point; et toi, quand tu seras converti, affermis tes frères ». Et je compris que c’était encore une fois Dieu qui me parlait par sa Parole.   Ma conversion ne dépendait pas de moi-même, mais d’éléments divins et puissants qui étaient en-dehors de moi : à savoir ce que Jésus-Christ avait accompli pour moi et ce que Dieu disait dans la Bible (1 Jean 5, 10-12). Par conséquent, mes sentiments, joie ou tristesse, importaient peu… pourvu que je me tienne sur le terrain des certitudes, le Roc de la Parole !   Les brouillards disparurent, la joie remplit à nouveau mon coeur. Je compris que quelles que soient les apparences, Dieu est fidèle. Et ceci m’a été démontré au travers de toute ma vie. Il tient Ses engagements. Il a dit : Je veille sur ma parole pour l’exécuter (Jérémie 1, 12). Le ciel et la terre passeront, mais mes paroles ne passeront point (Matthieu 24, 35). Les vents et les vagues peuvent être contraires, les difficultés peuvent s’amonceler, les hommes peuvent s’opposer ou rire, les démons peuvent rugir ou ricaner, le diable peut accuser jour et nuit, mais celui qui met sa confiance en l’Eternel ne sera pas confus. Dieu est fidèle, Celui qui nous appelle, par la conversion, à la communion de Son Fils, Jésus-Christ, notre Seigneur. La bénédiction que je retirai ce soir-là de la lecture de ce texte de Luc 22 devint également une ligne de conduite pour ma vie toute entière. Je sus dès lors que ma communion avec mon sauveur était un fait aussi certain que ma conversion et que je devais toujours le réaliser, non pas en me plongeant dans mes propres réflexions et dans mes pensées, mais par le contact avec Sa Parole vivante et puissante. C’est par elle que Dieu s’exprime, qu’Il nous fait sortir de notre propre niveau et nous communique Ses points de vue.
Ainsi, ce que j’ai reçu dans les deux premiers jours de ma vie chrétienne, ce que Dieu fit alors, ce qu’Il me donna d’expérimenter de façon si précise, Il me l’a conservé dans toute sa fraîcheur. Si un nuage nous enveloppe et voile Sa présence, Sa lumière subsiste, et Sa Parole est toujours accessible à Son enfant. Le malheur atteint souvent le juste, mais l’Eternel l’en délivre toujours (Psaume 34, 20). Dieu est fidèle, même si nous ne le sommes pas ! Que d’éclipses… mais Il demeure ! Que de craintes et de tremblements ! Mais le Roc sur lequel est fondée une vie d’obéissance et de dépendance de Lui-même n’est jamais ébranlé. Les nuages, les orages même, servent à prouver Sa fidélité – et non pas la nôtre… qui cependant grandit à Sa ressemblance. Le salut est un don de Dieu, la vie chrétienne véritable est une création de Dieu. Et la croissance de l’enfant de Dieu, sa vie et son service sont une sainte association avec Celui qui est fidèle, et qui nous appelle à cette communion avec Son Fils, en venant à Lui.

 

H.E. Alexander, 1884-1957, fondateur de l’Alliance Biblique, se converti en 1904. Il fera un stage à l’Institut Biblique de Glasgow, en Ecosse (Bible Training Institute). Il est touché par le Réveil du Pays de Galles qui se répercute en Ecosse. Il s’installera ensuite chez sa tante, à Genève, et mènera des campagnes d’évangélisation en France (Haute-Loire, Gard, Pays de Montbéliard) ainsi que dans la région lémanique. En 1913, début d’un réveil spirituel en Suisse romande. Les campagnes d’évangélisation d’Alexander sont bénies. À la Chaux de Fond, rassemblement de 3000 personnes, à Neuchatel, évangélisation durant plusieurs semaines, à Genève, travail avec les enfants rassemblant jusqu’à 500 d’entre eux à la « salle centrale ». Ouverture de la première école biblique de langue française au Ried sur Bienne en 1919. Ouverture de la première Maison de la Bible à Paris en 1925. Ouverture de l’École Biblique de Genève (qui deviendra l’actuel Institut Biblique de Genève) en 1928. La première session compte 30 étudiants. Envoi de serviteurs de Christ sur plusieurs champs missionnaires, Italie, Yougoslavie, Espagne, Portugal, Afrique du Nord, Egypte, Liban, Indes, Asie Centrale. Les premiers camps de l’Alliance Biblique pour adolescents sont organisés en France en 1930. Ouverture de Maisons de la Bible au Brésil, à Zurich, Gênes, Casablanca et Oran en 1933. Début de l’impression et de l’édition desSaintes Écritures en 1940 : propagation de 200 000 bibles en France durant l’Occupation …

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