L’idolâtrie

Lorsque nous avançons dans tous ces récits historiques, nous sommes tentés de penser – un peu vite – que nous n’avons nous-mêmes rien de commun avec ces hommes et ce qui leur est reproché, tout simplement parce que nous ne nous prosternons pas devant des statues et que nous n’invoquons pas d’autres dieux.
Mais en réalité la question de l’idolâtrie est beaucoup plus subtile et étendue, car elle revêt des formes différentes, certes moins grossières que les statues, mais tout aussi dangereuses.

Nous partirons d’abord du principe que nous avons supprimé de nos maisons les Bouddha, masques africains, et tout objet ayant pour support un culte idolâtre… statuettes de Marie, de certains « saints », images du Christ… Nous supposerons aussi que nous n’avons plus autour du cou de « médaillons douteux » ou signe du zodiaque.
Si le ménage ne commence pas dans nos murs et sur nous, comment accepterons-nous de le faire en nous-mêmes? Car disons-le, l’idolâtrie n’a pas spécialement besoin d’un support matériel, comme Jésus le déclara clairement: tout vient du coeur premièrement (Mat. 15/19).Une idole n’a pas forcément un caractère spirituel, religieux.
En fait, une idole c’est toute chose ou toute personne qui fait l’objet d’un amour passionné, d’une attention disproportionnée. C’est ainsi que notre maison, notre voiture, notre sport préféré peut devenir une idole, nous privant ainsi de la gloire de Dieu.
Bien sûr, nous ne faisons pas partie des « adorateurs » du petit écran, même si nous lui consacrons beaucoup plus de temps que nous n’en consacrons à adorer Dieu. Et quant à nous en passer, n’en parlons pas, même si nous réalisons par moment que nos enfants en particulier peuvent être exposés à de mauvaise influences; « Faut trier » diront certains. Bien, mais concrètement que se passe-t-il?
Il est à dire également qu’une personne qui nous est très chère peut aussi devenir une idole si nous la mettons sur un piédestal ou l’aimons de façon passionnelle, au-delà de l’amour que nous avons pour Dieu lui-même. C’est la raison pour laquelle Jésus déclare que quiconque ne Le préfère pas à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, et même à sa propre vie, ne peut être Son disciple. L’amour pour Jésus doit primer et surpasser tout autre amour (Luc 14/33).
C’est pourquoi interrogeons-nous : Y a-t-il une chose, une passion, une personne qui occupe nos pensées de façon démesurée ? L’idole est toute désignée.Allons encore plus loin dans notre réflexion : la Bible nous apprend encore que la cupidité est une idolâtrie (Colossiens 3/5) .
Eh oui! Un amour exagéré pour l’argent et plus largement pour les choses de cette terre est vu par Dieu comme de l’idolâtrie.
Bien sûr, cela ne vous concerne pas!…
Nous travaillons sans relâche, parce que nous aimons le travail, pas l’argent!
La cupidité n’est pas un vilain défaut, c’est de l’idolâtrie à part entière nous privant de la gloire de Dieu au même titre que le culte de telle ou telle divinité païenne.
En fait, derrière l’argent, il y a Mammon et comme Jésus l’a enseigné sans ambiguïté, nul ne peut servir Dieu et Mammon.
Mais pourrions pousser maintenant la réflexion un peu plus loin et nous interroger pour savoir si la sensualité n’est pas non plus une idolâtrie et ce, dans une société où le culte du corps, de la beauté, prend d’énormes proportions.
Nous, nous ne l’adorons pas ouvertement même si nous dépensons des fortunes pour essayer de nous faire le plus beau possible. Et dans quel but, si ce n’est pour séduire, pour attirer l’attention sur soi.
Si la beauté n’a pas tant d’importance à nos yeux, pourquoi cette tendance à faire remarquer les défauts corporels des autres? Sans nous en rendre compte, nous les blessons par quelque parole désobligeante. Réalisons que lorsque nous abaissons les autres, c’est que nous cherchons à nous élever nous-même.

La Bible ne dit pas explicitement que la sensualité soit une idolâtrie, mais quand l’apôtre Paul passe en revue les oeuvres de la chair il ne dresse pas non plus une liste exhaustive puisqu’il dit « et les choses semblables » (Gal 5:21) considérant que ces « choses semblables » peuvent aussi nous priver du Royaume si nous n’y prêtons pas garde.
Nous recherchons la gloire de Dieu! Dans ce cas, il nous faudra accepter le «scalpel de Dieu» par l’action du Saint-Esprit qui viendra mettre sa lumière là où il y a encore des zones d’ombre.Rappelons-nous : pour porter plus de fruit, il faut être émondé (Jean 15) jusqu’à ce que la sève – la vie de Christ en nous – puisse couler et rayonner librement.Alors abattons les idoles, celles qui demeurent, et renversons les «hauts lieux» que nous avons suffisament toléré en nos coeurs … pour que Christ règne en nous, Lui et Lui seul.

article de Jean-louis Bulté/paru dans le n°31 du Sarment

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