Relation du chrétien avec la loi mosaïque, par Scott McCarty

Introduction

L’apôtre Paul, soucieux de la vie spirituelle des convertis de la province romaine de Galatie, région centrale-sud de la Turquie actuelle, a écrit l’épître aux Galates avant le grand concile d’Actes 15 pour contrer le mauvais enseignement erroné des gens judaïsants venus de Jérusalem. Ils enseignaient que pour plaire à Dieu le païen converti à Christ doit se faire circoncire pour démontrer son obéissance à la LOI de Moïse, laquelle serait la vraie preuve de sa conversion au vrai DIEU. Paul écrit pour prouver que la LOI mosaïque ne DOIT plus jouer un rôle dans la vie chrétienne quotidienne (cf., 1 Tim 1.8-11) depuis les événements inégalables de la Croix (Col 2.14), de la Résurrection, et du Jour de la Pentecôte (le début du corps de Christ, Actes 2).

La relation entre le chrétien et cette LOI est un facteur souvent de discorde entre convertis professant Jésus-Christ comme seul Sauveur et Seigneur, même au 21e siècle ! Cette Loi, est-elle divisible en trois parties, ci-après, indépendantes et applicables par parties au gré de l’interprète, ou est-elle homogène et indivisible selon l’apôtre Paul ?

Les théologiens, juifs et chrétiens, reconnaissent que la LOI, dite mosaïque, est composée de 613 commandements, divisés en trois parties, dans les livres Exode à Deutéronome inclus ; voici le schéma du livre de l’Exode :

–       Les commandements embrassant la moralité (Dix commandements) (Ex 20. 1-17) ;

–       Les jugements embrassant les exigences de justice sociales (Ex 21.1-23.33) ;

–       Les ordonnances gouvernant la vie spirituelle, sacrificielle, et du culte (Ex 25.1-31.18).

La tradition rabbinique suggère un mot pour chacune les trois divisions : éthique, sociale, rituelle. Le but de ce présent article est double : démontrer que, selon Galates, la LOI dite mosaïque est indivisible et qu’aucune partie seule (ex., les Dix Commandements) ne s’applique au converti en Christ à partir du Jour de la Pentecôte (Actes 2). Le né de nouveau, dès l’instant de sa conversion, est maintenant sous la loi de Christ (1 Cor 9.21 ; Rom 8.2-4 ; Gal 2.20-21 ; 6.2). Cette nouvelle « loi », celle de Christ, a des buts, des moyens, une base, des méthodes, et une fin différente (à partir d’Actes 2) de ceux de la LOI mosaïque. Une lecture simple de toutes épîtres apostoliques le démontre. La conversion à Christ effectue automatiquement un changement de régime : un transfert du régime dans l’obligation d’obéir aux 613 commandements (dont les Dix Commandements) à celui de vivre entièrement et exclusivement sous le règne de Christ par la puissance du Saint-Esprit (Éph 3.16 ; 2 Cor 3.6 ; Rom 8.5-6).

Je propose que nous regardions le sujet en suivant la présentation apostolique ordonnée dans Galates, allant de chapitre en chapitre exactement comme Paul a écrit son livre. Ainsi nous pouvons constater le développement, sans séparer le texte de son contexte.

Aucune obligation

Dans Galates 1.1-5, Paul prépare ses auditeurs spirituellement et psychologiquement pour sa thèse : le né de nouveau n’a aucune obligation à obéir à la Loi mosaïque comme son guide spirituel quotidien. Elle n’avait aucun pouvoir de régler la question du péché ni de soustraire le converti à la puissance active du système mondain néfaste dans lequel nous vivons (1.4). Seulement Christ et NON la LOI mosaïque a pu les accomplir. Le reste de l’épître corrobore ces vérités. La supériorité du double principe de la grâce-la foi par rapport à cette LOI, inefficace pour guider le chrétien, est enseignée dans plus de 35 versets de Galates !

L’apôtre Paul explique dans Galates 1.11 à 2.14 comment Jésus-Christ Lui-même a changé le Saul judaïsant (et dominé par la LOI) en un Paul converti par l’Evangile, de la façon suivante :

a.     Gal 1.11-17 : Par l’actualité du pouvoir de Jésus-Christ exprimé dans l’Évangile (cf., Actes 9.3-19),

b.     Gal 1.18-20 : Par l’approbation de hauts responsables à Jérusalem lors de visite de Paul ;

c.     Gal 1.21-24 : Par l’approbation joyeuse de toutes les églises en Judée ;

d.     Gal 2.1-10 : Par l’approbation des responsables « plus considérés » (2.2,6) connus aussi comme des « colonnes » (2.9), dont les preuves suivantes vérifient cette approbation ;

1)    Le non-juif Tite n’a pas été obligé de subir une circoncision mosaïque (v. 3) ;

2)    Tous les chrétiens à Jérusalem rejetaient les légalistes mosaïques (v. 4-5) ;

3)    Les plus grands chefs appuyaient Paul dans sa façon d’accomplir dans Actes 1.8 (v. 6-9) ;

4)    L’accomplissement de l’esprit (s’occuper des nécessiteux) de LOI sans obéissance aux règles mosaïques (v. 10).

e.     Gal 2.11-14 : Par la « correction » doctrinale que Paul avait appliquée publiquement à Pierre en face des judaïsants de Jérusalem.

À partir de Galates 2.15-21, Paul met en relief la grande différence opposante réciproque entre les deux forces : LOI et grâce-foi. En résumant, il souligne que l’obéissance à la Loi ne justifie jamais le pécheur devant Dieu (2.16-18), mais que par la LOI le converti est mort par rapport à la Loi. Car la Loi (ainsi que lui-même) ont été cloués à la Croix (2.19). Il est maintenant libre de vivre en Christ sans la Loi mosaïque (2.20). Vivre encore sous la Loi rend vaines la grâce et la justification apportées par Dieu en Christ (2.21). Ce passage, (2.15-21), résume ainsi en un mot sa thèse : le né de nouveau fut transféré au moment de sa conversion de la Loi mosaïque à Christ et à sa Loi (6.2). Heureusement pour nous, il élabore magnifiquement son enseignement détaillé dans les chapitres suivants.

La Loi mosaïque (Gal 3.1-5) nourrit la vie adamique charnelle qui s’oppose à celle de l’Esprit (3.3-6), car seulement la foi permet la présence de l’Esprit dans le converti (3.2).

Dans Galates 3.7-14 Paul raconte la bénédiction de la foi (v. 7-9), puis la folie désastreuse spirituelle causée lorsqque le converti se donne à obéir à la LOI mosaïque après sa conversion ; il se remet sous la malédiction de Dieu (Gal 3.10 ; cf., Deut 27.26). En plus, la LOI n’a jamais justifié qui que ce soit (3.11) ! Le v. 12 va jusqu’à dire que si un chrétien veut calquer sa vie sur seulement un des 613 commandements, il doit aussi mettre en pratique tous les autres 612 commandements! Etant libéré de ne plus obéir à la LOI comme un système de conduite pour plaire à Dieu, pourquoi le chrétien voudrait-il s’y soumettre pour vivre sous la malédiction de Dieu (3.13) ?

L’argument apostolique (Gal 3.15-18) est qu’Abraham a pu bénéficier du salut et de la vie du croyant sur la seule base du principe de « la promesse-foi » avancé par Dieu, 430 ans avant l’imposition de la Loi. Le principe de la grâce-foi, comme chemin du salut, précéda historiquement la Loi : donc ce principe prenait la priorité spirituelle sur le système religieux de la Loi mosaïque. Il faut toujours vivre selon le principe de la grâce-foi qui est ancien et nouveau au même temps. La justification était depuis toujours basée sur la règle de la foi, jamais de la Loi mosaïque.

Une question légitime

« À quoi sert la Loi mosaïque » (Gal 3.19a) ? Une question légitime. Les réponses sont nettes et claires : elle a été nécessaire pour informer l’humanité qu’elle transgresse continuellement des règles justes de Dieu (3.19). Elle emprisonne totalement le pécheur dans son péché (3.22-23). Elle ne donne ni la vie ni la justice exigée par Dieu (3.21). La Loi n’est qu’un type de surveillante/éducatrice spirituelle pour amener des pécheurs repentants-croyants à Christ pour recevoir le salut selon la grâce (3.24-25 ; cf. 1 Tim 1.6-11). Dès la conversion en Christ (3.26-28), qui devient le nouveau maître du converti, ce dernier n’a plus besoin du surveillant/tuteur qu’est la LOI (3.25). La LOI fut anéantie/annulée à la Croix comme code de conduite pour le né de nouveau par la foi en Christ (3.25), lequel vit désormais sous le régime de la promesse-foi (3.29).

La nécessité et l’emploi et de la LOI furent expliqués par Paul dans 1 Timothée 1.7-11, vers la fin de sa vie, surtout l’emploi des Dix Commandements. C’est pour faire comprendre aux païens qu’ils sont coupables (Rom 3.23) et séparés (Rom 6.23) du Dieu Très Saint à cause de leurs désobéissances aux principes de justice et de sainteté contenus dans la Loi. Ils sont donc perdus éternellement, s’ils ne se détournent pas de leur conduite inique, par la repentance envers Dieu et par la foi en Christ (Actes 20.21). Ainsi, en échange de la tyrannie de la Loi mosaïque (Gal 3.10), Dieu propose en Christ le principe de la foi (Gal 3.15-18). Paul, entre sa première épître (Gal) et un de ses dernières (1 Timothée 1.7-11), n’a nullement changé son enseignement sur le caractère néfaste de la Loi mosaïque, lorsque le chrétien essaie de vivre sous sa dictée. La Loi existe maintenant pour convaincre le pécheur de son besoin de se convertir à Christ. Lorsque le chrétien utilise avec sagesse les Dix Commandements dans l’évangélisation, il devient l’instrument dans les mains du Saint-Esprit pour l’accomplissement de Jean 16.8-11 envers le pécheur.

Dans Galates 4.1-7, l’apôtre revient sur le rôle « négatif » que va jouer la Loi mosaïque dans la vie des sauvés en Jésus-Christ. C’est une question d’immaturité spirituelle de vouloir vivre sous la Loi, laquelle est illustrée par un enfant vivant à l’époque de l’Empire romain comme héritier possédant certains potentiels, mais qui n’est pas encore entré dans son héritage : il est traité pratiquement comme un esclave (4.1) ; il est dominé par un tuteur (4.2) ; il est encore considéré comme un enfant (4.3). Puis, Paul révèle qu’en Christ le converti bénéficie de l’adoption, de l’envoi du Saint-Esprit (4.5-6), et de la position de fils de Dieu, puis de tous ces bienfaits par la grâce de Dieu Père (4.7). Jésus nous octroie tout cela, parce qu’il avait vécu sans péché sous le régime de la Loi (4.4), méritant ainsi de devenir le sacrifice parfait pour payer notre dette de péché envers Dieu (4.5).

Il va même plus loin dans Galates 4.8-12 en révélant le vrai caractère de la vie du croyant qui serait vécue sous la Loi : il s’agit d’un légalisme apparenté à l’idolâtrie (4.8), à la pauvreté spirituelle (4.9), au ritualisme aride et vain (4.10), et qui vide l’Evangile de sa valeur (une déduction) en anéantissant la nécessité de l’œuvre missionnaire apostolique (4.11). Paul, le libéré, rejette totalement ce semblant de spiritualité qui est contre le vrai évangile de la grâce en Christ (4.12).

Paul revient à charge dans Gal 4.21-5.1, choisissant une métaphore différente de la précédente, en faisant appel aux faits historiques (Gen 16.15 ; És 54.1 ; Gen 21.1-12) en vue de démontrer l’infériorité de la vie vécue sous la Loi, par rapport à celle vécue par la promesse-foi en Christ. Cette Loi, surtout les Dix Commandements, fait régner un réel esclavage (4.22), augmente la force de la chair (4.23), instaure la servitude sous l’ancien alliance de Sinaï (4.24-25), constitue un rejet réel du Saint-Esprit sur le plan pratique (4.29a), prive le chrétien des droits de l’héritage liés à la liberté (4.30a, 31a), et fait finalement régner toutes sortes d’esclavages spirituels et rituels (5.1). Résultat : la vie vécue sous la tyrannie de la Loi est toujours négative, voire complètement dangereuse, car elle est travestit la grâce de Dieu.

L’apôtre corse son argumentation dans Galates 5.2-12 sur l’infériorité de la vie chrétienne lorsque dominée par l’obéissance à la Loi. Il est très sévère : l’obéissance à la Loi comme guide de conduite chrétienne annule tous les effets pratiques des bénédictions acquises par Christ (5.2) ! L’obéissance à une seule règle des 613 de la LOI exige l’obéissance aux 612 autres règles de cette LOI (5.3) ! C’est tout ou rien, car elle est une unité homogène qui ne supporte aucune coupure, ni soustraction, ni préférence d’une partie sur une autre. Ce seul verset apostolique met en exergue que tout enseignement qui encourage le converti en Christ de mettre en pratique les Dix Commandements, ou d’autres parties de la Loi (ex., le sabbat, la dîme, etc.) est carrément contre l’instruction de l’apôtre ! Le choix est net : soit on vit selon la Loi de Moïse, soit selon les principes de vie du Seigneur Jésus-Christ (cf., 1 Cor 9.21).

La pratique « chrétienne » de la Loi :

1.     éloigne de la communion étroite avec Christ, enlève les bénédictions pratiques de la justification par la foi, et rafle les bienfaits de la vie vécue sous le régime de la grâce, (5.4) ; (N.B., la dernière phrase de ce verset n’enseigne nullement la perte du salut, car l’original ne parle pas du salut personnel mais de l’éloignement de la grâce quotidienne de Dieu, c.-à-d., préfère-t-on le chemin du salut par la grâce-foi ou celui du légalisme qui ne sauve pas ?). En acceptant de vivre sous les diktats de la Loi, on perd les bénéfices et les privilèges de la grâce de Dieu. Cher lecteur, il ne vaut mieux pas se livrer à l’obéissance à la Loi, car elle :

2.     empêche l’œuvre efficace de l’Esprit et de l’espérance générée par la justice accordée en Christ (5.5) ;

3.     s’oppose à la foi animée par l’amour (5.6) ;

4.     empêche l’obéissance à la vérité (5.7) ;

5.     n’est pas une réponse valable à l’appel de grâce de Dieu, car l’obéissance à la Loi corrompt la vie chrétienne (5. 8-9) ;

6.     attire la discipline de Dieu contre tout propagateur de la Loi comme étant le chemin d’obéissance chrétienne (5.10) ;

7.     Fait disparaître le scandale de la Croix (5.11) ;

8.     attire la très sévère condamnation apostolique (5.12).

Le contraste dans Galates 5.13-26 entre la vie chrétienne vécue sous l’influence de l’Esprit (5.16-18, 22-23) et entre celle vécue sous la LOI est flagrant, car elle :

–       s’oppose à la vie de liberté en Christ (5.13a),

–       encourage une vie charnelle (5.13b, 16b, 17), incite une mini guerre spirituelle entre frères (5.15), et enfante des œuvres charnelles corruptrices et destructrices donc nocives pour le chrétien (5.19-21).

L’apôtre Paul est notre guide en la matière dans ce sujet, à l’inverse des théologiens irrespectueux de l’enseignement apostolique. Il enfonce spectaculairement le clou en ce qui concerne la vérité dans Galates 6.12-16, en résumant en quatre courts mots les résultats de la vie chrétienne finalement vécue sous l’esclavage de la Loi mosaïque, et notamment les Dix Commandements, les plus connus des 613 règles imposées à Sinaï :

–       la tentation est de mettre en avant une conduite charnelle (5.12a) ;

–       la tentation de ne pas accepter la persécution à cause de la Croix (5.12b) ;

–       la tentation de ne pas même obéir à la Loi entière, c.-à-d., de vivre dans l’hypocrisie (5.13a) ;

–       la tentation de se pavaner d’un air important en se vantant d’avoir convaincu des autres de vivre chrétiennement (sic) sous les règles de la Loi (5.13b).

Le chapitre six est une grande conclusion du livre. Elle enveloppe multiples facettes de la vie chrétienne vécue sous « la Loi de Christ » :

1.     Galates 6.1-5 : Les suggestions pratiques :

a.     Gal 6.1 : Comment traiter un frère/une sœur qui « fautent » (gr., transgresse, offense) intentionnellement ou par manque de sagesse, par manque de connaissance de l’enseignement biblique, par faiblesse, par une bévue. Ceux qui n’ont pas tombés (ni sous le contrôle actuellement) dans l’erreur quelconque (grave ou pas) doivent « restaurer avec patience » l’individu pour qu’il reprenne le droit chemin. Ceux qui aident dans la restauration doivent prêter attention de ne pas trébucher sur le même obstacle : l’humilité est donc indispensable. Je trouve la traduction du mot grec de Segond (« redressez ») trop sévère, vidée de compassion. La Loi exigeait la sévérité. La grâce veut la compassion compréhensive sans trahir le texte précis des Écritures.

b.     Gal 6.2-3 : enseigne comment venir à côté du chrétien pour le soutenir lorsqu’il porte un poids écrasant soit mental, psychologique, financier (il ne voit pas le bout du tunnel pour assumer ses obligations), relationnel, professionnel, personnel, etc. Voilà « la Loi de Christ », si différente de la Loi de Moïse !

c.     Gal 6.4-5 : enseigne comment le chrétien doit-il s’examiner pour déterminer humblement que ce qu’il fait est acceptable par le Seigneur. Et surtout, il faut éviter de se comparer avec un autre, et avec ce qu’il fait. Chacun est responsable de ce qu’il est et de ce qu’il fait (2 Cor 5.10 ; Rom 14.12).

2.     Galates 6.6 : enseigne comment répondre intelligemment par une manière de bienfaisance envers le frère qui a la tâche principale d’enseigner la Parole. Ceux qui bénéficient du travail de l’enseignant de la Parole ont la responsabilité de partager matériellement avec lui. Pourquoi ? Parce que celui qui enseigne doit passer beaucoup de temps dans l’étude donc il n’aurait pas le temps d’avoir un gagne-pain à plein temps et d’étudier de longues heures le texte biblique. Je ne vois pas ici nécessairement le principe de soutien financier du « pasteur », mais plutôt ceux dans les catégories de 1 Corinthiens 9.14 et de1 Timothée 5.17. Le sujet de ce verset mérite beaucoup de discussion mais impossible ici, faute de temps et de place.

3.     Galates 6.7-10 : enseigne comment se comporter par rapport à la question de la libéralité. L’individu sera « généreux » soit envers une vie mondaine soit envers une vie vécue sous la direction du Saint-Esprit en pensant aux nécessiteux. Chaque type de vie mérite sa récompense. Le premier est destructif, le deuxième est béni et gratifiant sur le plan d’éternité.

4.     Galates 6.11-18 : L’intellect et l’esprit de l’apôtre sont encore tourmentés par le thème de l’épître, le conflit entre la Loi mosaïque et la Loi de Christ. Ceux qui prônent l’obéissance du converti en Christ à la Loi de l’Ancien Alliance sont hypocrites, car ils ne pratiquent pas ce qu’ils prêchent. Plus important est le fait que Jésus-Christ est le seul, par sa crucifixion, qui permet au converti d’être vainqueur des influences corruptrices du monde. Voilà la seule vie de paix et de miséricorde, même pour Paul qui a dû souffrir physiquement pour son attachement à la vraie Loi agréée par le Dieu d’Israël. La grâce du Seigneur Jésus-Christ est souhaitée à tous les chrétiens.

Il est important de mettre en exergue la vérité essentielle de 2.20 et 6.14 dans la pratique de notre quotidien pour pouvoir échapper à la tentation de chercher du secours/de l’aide auprès de la Loi mosaïque pour résoudre nos problèmes, pour lutter contre la force de notre chair adamique, pour défaire les attaques de Satan. Car la pratique de cette Loi ne fait qu’aggraver notre nature humaine pécheresse (Rom 7.7-13), la renforcer. Chaque fois que nous appliquions la réalité de ces deux versets, nous vivons dans la victoire.

Réflexions en guise de conclusion

Ce survol assez détaillé expose les pièges et les méfaits de la vie chrétienne vécue sous l’emprise, voire la tyrannie spirituelle, de la LOI — surtout des Dix Commandements. Le but de l’article est surtout de mettre en exergue l’exclusivité du principe : la grâce et la foi en Christ. Le Saint-Esprit, qui est l’auteur des Saintes Ecritures, ne peut Se contredire ; ce que nous avons relevé comme double vérité (LOI ≠ GRÂCE-FOI) va donc servir de guide pour des recherches ailleurs dans le N.T. sur le sujet. Il n’y aura jamais des contradictions entre l’enseignement de Paul dans cette épître et ce qui est écrit dans des autres épîtres néotestamentaires. Car l’Esprit Saint qui est l’Auteur d’origine des Saintes Ecritures ne Se contredit pas. Il est Dieu.

Rappelons-nous bien que le converti en Christ ne se trouve pas du tout sous l’obligation d’obéir à la LOI (ex., les Dix Commandements), car Colossiens 2.14 est catégorique là-dessus. Dieu a fait clouer au Bois toute la Loi dans sa totalité pour la faire disparaître à jamais, en ce qui concerne un chemin de conduite quotidienne pour le né-nouveau en Christ au moment de sa conversion. La Loi entière sert depuis le Jour de Pentecôte pour prouver aux perdus qu’ils sont pécheurs condamnés justement par Dieu et qu’ils ont besoin de se soumettre à l’Évangile (1 Tim 1. 8-11).

Le converti en Christ est toujours sous l’obligation de vivre en accord avec les principes/règles de la grâce dans le Seigneur Jésus-Christ. En effet, il vit sous « la loi de Christ » (1 Cor 9.20-21 ; Gal 6. 2). La liberté en Christ n’est pas de faire ce que l’on veut selon la volonté charnelle de notre nature adamique. C’est la liberté de se soumettre à la souveraineté et à la direction du Maître Jésus, la Tête du corps, selon les principes bibliques du Nouveau Testament par l’aide du Saint-Esprit.

Quelques lecteurs pourraient croire que l’enseignement de Paul ouvre la porte à une vie de dérèglement charnel, parce que le chrétien n’a plus la Loi pour freiner son ancienne nature adamique, si encline vers le péché. La suppression de la Loi n’a jamais empêché la force de la justice de Dieu de s’exercer depuis cette suppression. La justice divine existait dans le Jardin d’Eden (Gen 2-3), continuait à exister après la Chute (Gen 6-9, 11, etc.). Au Sinaï, la justice de l’Éternel fut codifiée en un écrit, appelé « la Loi » mosaïque, afin que chacun lise pour lui-même les exigences de Dieu. Ce qui signifie que personne ne pouvait se dérober à la justice divine au jour du jugement en disant qu’il n’a pas été au courant de ce que voulait Dieu pour vivre en règle avec LUI. Cette expression écrite de la justice de Dieu durait de Sinaï (1445 av. J.-C.), comme le chemin de bonne conduite pour l’individu vivant avant le venu du Messie, jusqu’à la Croix (33 apr. J.-C.). La Loi fut clouée à la Croix en la personne de Christ (Col 2.14). Jésus-Christ y est mort, et en même temps sa mort signala la mort de la Loi comme système de conduite pour le converti en Christ.

La seule exception de l’emploi de la Loi, est l’utilisation par le chrétien pour démontrer au pécheur qu’il est effectivement un pécheur devant le DIEU SAINT (1 Tim 1.8-11).

TOUTEFOIS, la justice divine n’a pas été annulée à la Croix, mais seulement sa forme mosaïque codifiée. Les principes de la justice divine continuent dans la grâce de l’Évangile et doivent s’exprimer avec toute sa force dans la vie justifiée du converti en Christ, et aussi dans l’église locale. Le chrétien a toute obligation de vivre une vie juste, laquelle est bien décrite dans les Actes et dans les épîtres apostoliques. Toute obéissance à un des principes néotestamentaires est un acte de justice. LA JUSTICE ÉTERNELLE EST IMMUABLE, seulement son expression extérieure prenait des formes différentes selon la dispensation (Jardin d’Eden, la Loi mosaïque, l’ère de l’ÉGLISE) du plan de Dieu. La justice est Christ qui vit en nous. Que notre vie montre Sa justice.

Cher lecteur, tenez bon contre des sirènes venant de toute part pour vous rendre esclaves à la Loi mosaïque, en quelque forme que ce soit.

Vive la grâce-la foi-la justification-la liberté par le Père Céleste en le Seigneur Jésus-Christ sous le contrôle du Saint-Esprit. AMEN !

Scott McCarty

Janvier 2008 (Révisé et augmenté mars 2015)

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10 comments On Relation du chrétien avec la loi mosaïque, par Scott McCarty

  • merci. la source de l’original (en englais je suppose)?

  • dommage. si jamais vous avez cet article en anglais, je serais heureux d’en etre notifie. Merci

  • bonjour Jérôme,
    Je fais une petite apparition pour vous remercier pour ce texte, c’est un message magnifique sur la liberté en Christ qui est notre privilège. J’ai eu souvent du mal à faire comprendre à des chrétiens que nous ne sommes plus sous la loi mais sous la grâce, sans parler de ceux qui veulent absolument nous imposer le shabbat et les fêtes de l’Eternel.
    Mais j’aimerai que vous m’expliquiez un passage que le frère écrit au sujet « du salaire des pasteurs » je vous donne le texte en copier/coller :
    Je ne vois pas ici nécessairement le principe de soutien financier du « pasteur », mais plutôt ceux dans les catégories de 1 Corinthiens 9.14 et de1 Timothée 5.17. Le sujet de ce verset mérite beaucoup de discussion mais impossible ici, faute de temps et de place.

    Vous savez Jérôme que dans les assemblées, le pasteur fait tout et on nous a rabaché que nous devions donner la dîme pour l’entretien du pasteur car il s’occupe des brebis et ne peut donc travailler. Qu’il faut le soutenir lui et sa famille….. Pouvez-vous m’expliquer la différence s’il vous plaît qui existe entre ce que le frère McCarty écrit et ce que les pasteurs, eux, imposent dans les assemblées puisqu’ils maintiennent que leur travail à part entière pour s’occuper des brebis mérite un salaire….
    je vous remercie de m’éclairer sur ce point.
    Soyez béni en LUI.

    affectueusement Roseline

    • Bonsoir Roselyne
      Je vais transmettre votre question à l’auteur.
      En ce qui me concerne, je crois qu’il est difficile de généraliser. Parfois certains ouvriers reçoivent un salaire d’une manière indue, tandis que d’autres devraient être aidés et ne le sont pas. Il est pourtant écrit : «Que celui qui est enseigné dans la parole fasse participer à tous ses biens temporels celui qui enseigne» (Galates 6/6).
      Ce n’est pas une question facile, surtout depuis la fonctionnarisation (d’une part) et l’émergence de la doctrine de la Prospérité (d’autre part).
      Fraternellement/JP

  • Bonjour,

    Pourrions-nous dire qu’en réalité les exigences de Dieu sont bien plus élevées que celles prescrites dans la loi mosaïque, c’est pourquoi l’homme charnel ne peut atteindre la perfection car ses efforts ne peuvent le conduire à la justice ? Seul celui qui se laisse transformer par l’Esprit de Dieu peut « marcher comme Christ à marché » selon 1 Jean 2.
    Sachant que le Seigneur a dit que celui qui dit « insensé » mérite d’être puni par le feu de la Géhenne.. (n’est-ce pas qqchse de plus élevé que de simplement « de ne pas tuer »)selon Matthieu 5 : 17-22.

    Le problème ne vient pas de la loi comme le dit Paul mais des mauvaises pensées qui viennent du coeur, d’un coeur charnel et non repentant. (voir Romains 2 et Romains 3 : 31).
    Loin de rejeter la loi il faut comprendre que Dieu la rend réelle dans nos vie par la puissance de l’Esprit. Romains 7 : 12-13.

    A vouloir opposer la grâce et la loi les chrétiens sont tombés dans 2 extrêmes :
    – ceux qui obéissent aux lois mosaïques telles qu’elles (ils fournissent eux-mêmes les efforts pour plaire à Dieu en s’appuyant sur :
    je dois / je ne dois pas : ils rendent alors nul à leur égard la grâce de Christ.

    – ceux qui sont dans l’hypergrâce et qui continuent à vivre comme des païens sous « prétexte » que Dieu est bon et qu’il pardonne (comme ce que dénonce Paul dans Romains)

    Le problème n’a jamais été la loi mais le péché vivant dans nos corps nous rendant incapables d’obéir parfaitement à toute la loi. Ce que le Seigneur à reproché aux pharisiens essentiellement je pense c’est :
    – d’avoir ajouté à la loi de Dieu ce qui opprimait le peuple
    – et l’observation de la loi sans exercer la miséricorde. (terme récurrent déjà dans l’ancien testament)

    Nous ne sommes justifiés que par le sacrifice de Christ, et si nous lui demandons il nous rendra capables de lui obéir par la puissance de l’Esprit Saint et du renouvellement de nos pensées par la lecture de la bible.

    voir aussi 2 Pierre 2 : 20-22

    J’ai voulu être synthétique alors peut être serais-je mal comprise. mais que Dieu vous éclaire sur ce que j’ai voulu partager.

    Que le Seigneur vous bénisse

  • Désolé, je n’avais pas tout lu, et le passage suivant me pose un sérieux problème :
    « Cette Loi, surtout les Dix Commandements, fait régner un réel esclavage (4.22), augmente la force de la chair (4.23), instaure la servitude sous l’ancien alliance de Sinaï (4.24-25), constitue un rejet réel du Saint-Esprit sur le plan pratique (4.29a), prive le chrétien des droits de l’héritage liés à la liberté (4.30a, 31a), et fait finalement régner toutes sortes d’esclavages spirituels et rituels (5.1). Résultat : la vie vécue sous la tyrannie de la Loi est toujours négative, voire complètement dangereuse, car elle est travestit la grâce de Dieu »

    Si pour vous les 10 commandements sont un esclavage, alors c’est triste.
    1.deut 6 : 4-5 : tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton coeur, de toute ton âme et de toute ta force…
    vous dites donc en substance que ce commandement n’est pas bon.

    que penser alors des passages suivants :
    matthieu 22 : 37-40 / Luc 10 : 27 et romain 13 : 8-10 et jacques 2 et 1 jean 2 : 1-6

    Nous n’avons pas à combattre la loi de Dieu mais le péché dans notre chaire, ne vous trompez pas de combat.
    romain 7 : 12
    « la loi donc est sainte, et le commandement est saint, juste et bon »

    Voila ce qu’il dit plus bas (rom 7 : 13-23)

    C’est bien la loi du péché qui est néfaste, c’est donc bien le péché qui nous rend esclave et non la loi de Dieu. S’il vous plaît ne confondez pas les 2.

    « Or, si je fais ce que je ne veux pas, je reconnais par là que la loi est bonne,Et maintenant ce n’est plus moi qui le
    fais, mais c’est le péché qui habite en moi… Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux faire le bien, le mal est attaché à moi. Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l’homme intérieur ;mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon entendement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres. »

    • Bonjour
      L’auteur veut dire que pour un chrétien né de nouveau, ce serait retourner en esclavage que de chercher à accomplir la Loi mosaïque. C’est pas la foi que nous sommes réconciliés, et non par un quelconque sacrifice de notre part.

      Ceci étant dit, une fois que la valeur du sacrifice de Christ est reconnue dans notre vie (en que nous avons clairement reconnu que nous sommes pécheurs par nature et que sans lui, nous étions perdus), nous sommes appelés à marcher dans la sainteté, sans laquelle nul ne verra le Seigneur (Heb. 12/14). La loi de l’Esprit de vie m’a affranchi de la loi et du péché (Rom. 8/2), mais la loi de la liberté est encore plus exigeante (Jac. 1/25 et 2/12).

      1 Pierre 1/14 : «Comme des enfants obéissants, ne vous conformez pas aux convoitises que vous aviez autrefois, quand vous étiez dans l’ignorance. Mais, puisque celui qui vous a appelés est saint, vous aussi soyez saints dans toute votre conduite, selon qu’il est écrit: Vous serez saints, car je suis saint.…»

  • Je vous remercie de cet article. En réfléchissant au rôle de la loi dans l’évangelisation, j’ai compris qu’elle est nécessaire pour montrer au pécheur qu’il s’est éloigné du DIEU SAINT.
    Alors je veux que vous m’expliquiez comment le converti au Christ n’aura pas besoin d’observer (de se servir de la loi comme aide) la loi qui lui a fait retrouver le bon chemin.
    MERCI, QUE DIEU VOUS BENISSE!

    • Bonjour,
      Comme évoqué dans d’autres réponses dans le fil de cet article, l’auteur ne cherche pas à réduire l’importance ou la valeur de la Loi, mais à rappeler qu’elle n’est plus le chemin pour la réconciliation du croyant avec son Dieu. Le chemin, la vérité et la vie sont en Jésus-Christ (Jean 14/6).
      À partir du moment où nous croyons que la séparation prend fin en Jésus-Christ (Romains 5/10, Colossiens 1/20), et qu’Il a offert sa vie pour cela, alors il devient notre Sauveur personnel. Et la Loi perd son statut de « chemin réconciliateur ».
      Puis, ensuite, adorant le Seigneur, nous marcherons en nouveauté de vie, en pratiquant « naturellement » la Loi, non pour qu’elle nous sauve, mais parce qu’elle est bonne (Romains 7/12).

      Dans l’évangélisation, il est effectivement important de montrer que LE péché établit une séparation d’avec Dieu (le péché c’est la mort – Romains 6/23) et que LES péchés pratiqués (les transgressions de la loi) renforcent cette séparation et nous font vivre dans une fausse vie (vous étiez morts dans vos fautes – Ephésiens 2, Colossiens 2). Dans sa grâce, Dieu a envoyé son Fils, pour offrir sa vie en rançon pour LE péché, afin que ceux qui croient cela soient régénérés (1 Pierre 1/3) par la nouvelle naissance et reçoivent l’Esprit du Fils (Galates 4/6), qui est la seule force pour nous aider à ne pas marcher selon la chair, mais à marcher selon l’esprit (Galates 5). Telles sont les promesses et elles sont certaines. Jésus-Christ est le Même, hier, aujourd’hui et éternellement, et Il répand encore son Esprit aujourd’hui sur toute chair qui se reconnaîtra perdue. Et Il la sauvera, et Il la bénira.

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